Ludovico Ariosto – Le représentant de la Renaissance italienne (8 septembre 1474 – 6 juillet 1533)

Auteur: Diana Caragea
Traduction : Eliza Gagu

 

Ludovico Ariosto (dit L’Arioste) est l’une des personnalités les plus aimées et appréciées de la littérature italienne et aussi l’écrivain phare de la Renaissance italienne grâce à son oeuvre littéraire Orlando Furioso (Roland furieux). L’Arioste, avec Matteo Maria Boiardo et Torquato Tasso, représentent le trio littéraire de la Renaissance de la ville de Ferrare. Découvrons plus de détails sur ses œuvres les plus importantes dans cet article qu’on dédie au maestro !

L’enfance de Ludovico Ariosto

Ludovico Ariosto est né le 8 septembre 1474 à Reggio Emilia, étant le plus grand de ses douze frères. Son père, Niccolò, a été commandant de garnison de la citadelle Reggio, en servant le duc de Ferrare, Hercule Ier d’Este. Sa mère s’appelait Daria Malaguzzi.

Après qu’il a déménagé à Ferrare avec sa famille, Ludovico Ariosto a découvert sa passion pour la littérature, en particulier pour la poésie, mais son père l’a encouragé à étudier le Droit, ce qui lui a permis d’obtenir un emploi de fonctionnaire.

Pourtant, il n’a pas perdu son amour pour l’art écrit. À 20 ans, il s’est consacré aux études littéraires, en fréquentant les cénacles littéraires organisés à la cour de la famille d’Este, où il pouvait rencontrer de grands écrivains de l’époque, comme Pietro Bembo.

Après la mort de son père, en 1500, le jeune Ludovico Ariosto est obligé de prendre sa place au sein de la famille afin de leur fournir les moyens de subsistance nécessaires. Pendant cette période, l’écrivain se trouve dans une impasse artistique en raison de son avenir incertain, ainsi qu’il a commencé à travailler pour les ducs de Ferrare, qui l’ont nommé commandant de la garnison du château de Canossa. Durant son service, il a écrit diverses œuvres littéraires qui connaîtront un succès retentissant pendant des siècles, mais la plus importante restera à jamais Roland Furieux.

Les œuvres de Ludovico Ariosto

En 1503, l’écrivain retourne à Ferrare où il commence à travailler pour le cardinal Hippolyte Ier d’Este, période pendant laquelle il écrit deux comédies intitulées Cassaria (1508) et Suppositi (1509). Son œuvre la plus importante, Roland Furieux, a été rédigée pour la première fois pendant son séjour à Ferrare, et l’édition finale a été publiée en 1532

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Roland furieux, une œuvre avec des histoires mélangée

Avant Roland Furieux a été Roland Amoureux, écrit par M. M. Boiardo. Le poème chevaleresque qui n’a pas eu le même succès que Furieux représente la source initiale du chef-d’œuvre de la Renaissance de Ludovico Ariosto.

En fait, l’œuvre littéraire représente une continuation de celle initiale, qui appartient au comte M. M. Boiardo, ayant les mêmes personnages et présentant la même action, mais enrichie par le grand écrivain Ludovico Ariosto d’une manière inédite, qui démontre une complexité sans précédent : la diversité de personnages et leurs caractéristiques morales mettent en évidence la nature humaine présente dès le début.

C’était l’alter ego du fameux poète qui chantait : « les femmes, les chevaliers, les luttes, les amours, la courtoisie et les audacieux exploits » au début de l’œuvre littéraire, qui est composée de plusieurs récits qui se mélangent et réussissent à créer une expérience inoubliable, le lecteur ayant l’occasion d’accéder à un univers très complexe.

L’amour, la folie et la guerre sont les thèmes principaux qui parviennent à combiner l’action d’une manière innovante et spectaculaire. Roland Furieux est composé de 3 noyaux thématiques qui mettent en évidence tant les problèmes des personnages, que le remarquable style de l’Arioste, marqué par une multiplicité de perspectives et un ton léger, avec des notes ironiques.

Pour pouvoir comprendre l’importance et l’impact de l’Arioste sur la littérature, on doit suivre les principaux récits, qui racontent chacun trois histoires uniques.

Même si les personnages sont en guerre, ils parviennent à tomber amoureux.

  • La lutte entre les chrétiens et les sarrasins : le roi Charlemagne et ses troupes chrétiennes s’installent en France pour lutter contre le roi africain Agolant et pour venger la mort de Traian et de son allié, le roi Marsilio.
  • La folie de Roland : Angelica est une princesse du Moyen-Orient dont le protagoniste, Roland, tombe amoureux. D’autres personnages tombent amoureux d’elle tout au long de l’histoire, parmi lesquels le puissant guerrier chrétien Rinaldo. Roland devient fou d’un amour non partagé pour Angelica qui épouse un guerrier sarrasin nommé Medoro. Quand Roland découvre la vérité, il a perdu l’esprit. Astolfo, qui représente la figure du sage dans Roland Furieux, se rend sur la Lune pour retrouver la raison de Roland.
  • Le mariage de Ruggiero avec Bradamante : Bradamante est une guerrière sarrasine dont Ruggiero est tombé follement amoureux. Il doit passer une série d’épreuves pour que les deux se rencontrent de nouveau et, finalement, pour qu’ils se marient. Ils sont les ancêtres de la dynastie D’Este.

C’était Voltaire, le grand philosophe français, qui a dit :

L’Arioste est mon dieu.

La marquise du Deffand, Marie de Chamrond de Vichy, a déclaré dans une lettre à Voltaire :

Certainement je ne lirai point Rabelais; pour l’Arioste, je l’aime beaucoup; je l’ai toujours préféré au Tasse.

Satires, source autobiographique

Entre 1517 et 1523, Ludovico Ariosto écrit une série de volumes  intitulés Satires, qui sont connus pour l’influence humaniste quant à la structure, plus précisément dans le cas des tercets. La réinvention de la satire en langage vulgaire et l’inspiration tirée des Épîtres d’Horace sont des moyens essentiels qui sous-tendent le style du poète dans cette œuvre.

La relation avec la vie à la cour royale est nécessaire pour relier l’univers créatif au monde réel. L’œuvre littéraire écrite en 7 volumes représente  également une source autobiographique indispensable pour le lecteur. Par exemple, dans la Satire VI, l’écrivain déclare qu’à l’âge de 20 ans, son latin n’était pas d’un niveau élevé, sa formation étant médiocre.

Cependant, en 1494, il est devenu le disciple de l’humaniste Grégoire de Spoleto et, sous sa direction attentive, il étudie le latin de manière intensive, écrivant de nombreux poèmes en latin durant cette période. À l’âge de 25 ans, il rejoint  la compagnie théâtrale d’Hercule Ier d’Este, ce qui lui permet de réaliser son rêve de créer et de jouer des histoires diverses. Il est resté dévoué à la compagnie théâtrale pour le reste de sa vie.

On ressent son penchant pour la dramaturgie dans toutes ses œuvres.


La mort de Ludovico Ariosto

Le fameux écrivain de la Renaissance italienne est mort le 6 juillet 1533, un an après la parution de l’édition finale de Roland Furieux, à cause de l’entérite qui lui a provoqué des complications pulmonaires.

Dans les dernières années de sa vie, il a travaillé sans cesse à son chef-d’œuvre, qui connaîtra un vrai succès tout au long du XVIe siècle, puisque 154 exemplaires seront imprimés. Ses œuvres ont réussi à fasciner le continent européen jusqu’à présent.

Sources :

  • BOLOGNA, Corrado, ROCCHI, Paola, Rosa fresca aulentissima, Torino, Loescher, 2011
  • Croce, Benedetto, Storia dell’età barocca in Italia. Pensiero – poesia e letteratura- vita morale, a cura di G. Galasso, Milano, Adelphi, 1993
  • Ludovico Ariosto
  • it.wikisource.org
  • Ludovico Ariosto

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