Auteur: Ioana Mihailescu
Traduction : Mihaela Stănilescu
Vous êtes-vous déjà demandé d’où vient le concept de l’amour moderne, que nous vivons aujourd’hui ? Comment cette tendance d’écarter la voie de l’absolu érotique par diverses confusions libertines peut-elle se traduire? Pour pouvoir répondre à ces questions, et puis esquisser la carte d’Éros occidental, je t’ invite, lecteur, à découvrir avec moi le chemin ardu sur lequel l’amour a été porté jusqu’à ce qu’il ait atteint sa forme actuelle.
Depuis le Moyen Âge, le chevalier médiéval était facilement reconnaissable à sa simple ferveur manifestée envers le duel, qui s’entrelaçait généralement avec la célébration de chaque victoire dans les bras de sa princesse honorée.
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Soumis aux codes sociaux bien ancrés dans sa conscience, celui-ci offrait chaque moment de son existence comme une offrande à sa femme bien-aimée. Pour elle, il choisissait de passer par le feu et l’épée, par la tromperie et l’extase, dévouement et acceptation son état civil. Ainsi, même s’il tolérait le sentiment d’oppression dans la relation, le chevalier bénéficiait toujours d’innombrables privilèges financiers grâce à la relation que sa maîtresse avait avec son mari.
Ayant le pouvoir de décider par lui-même son amant, la femme médiévale jouissait de stabilité du foyer, par le mariage qui était le plus souvent célébré avec un grand empereur qui permettait les petits moments de refuge de sa partenaire dans les bras d’autres hommes, ainsi que le plaisir de l’érotisme par les innombrables escapades amoureuses, auxquelles elle se soumettait avec de plusiers messieurs.
Étant un pacte jamais acclamé dans l’univers empirique, cette osmose entre passion et rationalité délimitait une distinction claire entre besoin et désir.
Mais, à mesure que la société a évolué et le Moyen Âge est aujourd’hui considéré comme cette période sombre d’une époque révolue, l’armure de fer du chevalier a pris forme, des siècles plus tard, dans un masque soigné qui valorise profondément grand usage des affichages sociaux.
Au XVIIIe siècle, la séduction devient un moyen obligatoire pour les hommes de socialiser.
Originaire de l’idéologie machiavélique, de type le But excuse les moyens, le credo libertin façonne son idée principale au centre du soi – Ego contra mundum. Cet individualisme pris dans les coutumes de la Renaissance propage avec lui-même l’idée de matérialiser le corps comme pilier majeur de l’amour. Les libertins deviendront, par conséquent, ceux qui choisiront de séduire les femmes pour le bien de l’acte en lui-même, élevant leur vanité en déshonorant le sexe opposé. Voila comment courtiser une femme se transforme dans la séduire et puis dans la laisser tomber.
Aujourd’hui, nous regardons autour de nous, confus, et nous nous demandons « Où la courtoisie d’autrefois a-t-elle disparu» ?
Le cas du libertinage a directement conduit à une dégradation du raffinement des sentiments, mais d’ici jusqu’à la froideur et à l’indifférence avec lesquelles l’amour est traité aujourd’hui, il y a un long chemin à parcourir. En général, pour arriver à dominer le beau sexe, le libertin se soumet aussi, comme le chevalier le faisait autrefois, à certaines coutumes spécifiques à la séduction de ces temps.
Nous avons donc ces deux extrêmes dans l’histoire de l’Éros occidental – le chevalier raffiné, plein de naïveté sentimentale, et le libertin séducteur cynique, confiant dans son armure rationnelle et sceptique lorsqu’il s’agit du dévouement authentique en amour.
Où en sommes-nous aujourd’hui parlant d’amour ?
Je dirais que, dans la conscience de chacun d’entre nous résident encore ces coutumes courtoises – promues, d’ailleurs, par la période romantique qui mettait en évidence la monogamie et l’exacerbation délibérée des sentiments. Mais, comme tout dans la société de consumériste va vite en avant, l’acte de conquête est devenu aussi une formalité qui doit être accomplie le plus rapidement possible
Passion et stabilité – peuvent-elles coexister dans une relation, dans le cas de l’amour moderne ?
Comme le fondateur de la philosophie existentialiste, Søren Kierkegaard, anticipait, dans son célèbre ouvrage intitulé Le Journal de la Séduction, c’est la question qui est encore débattue aujourd’hui quand le temps passe dans toute histoire d’amour. C’est de là qu’est venu cet écart entre le chevalier et le libertin. Nous pouvons considérer la passion comme cette immaturité émotionnelle, cette impulsion inconsciente qui nous amène à nous approcher de quelqu’un, puis, avec l’aide de notre propre conscience, nous pouvons canaliser la rationalité en faveur de la stabilité relationnelle.
Tout grand amour sain commence tout d’abord par l’amour de soi.
L’homme moderne a hérité des vestiges du chevalier, ainsi que des vestiges du libertin et comme le cocher de l’allégorie de Platon, qui essayait d’équilibrer la rationalité ainsi que la passion, c’est à nous à qui nous souhaitons de donner plus de crédit.
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Sources:
- https://en.wikipedia.org/wiki/Chariot_Allegory
- KIERKEGAARD, Søren: Jurnalul Seducătorului, Traducere de Kjeld Jensen și Elena Dan,
- Copertă de Lavinia Dima, București: Ed. Scripta, 1992
- CULIANU, Ion Petru: Eros și Magie în Renaștere 1484 (ediția a treia), trad. din lb. franceză
- Dan Petrescu; trad. Din limba latină Ana Cojan și Ion Acsan; pref. Mircea Eliade; postf. Sorin Antohi, Iași: Polirom 2003
- https://en.wikipedia.org/wiki/Libertine